mardi 22 décembre 2015

Joyeux Noël, mon gentil Papy.

Mon petit Papy,

Au moment où j'écris, cela fait 101 jours que tu es parti. Rien que de l'écrire, de voir ces mots sur mon écran, "tu es parti", cela me serre le cœur. Il y a un an, je ne savais pas que nous ne fêterions plus jamais Noël ensemble. Tu allais bien, tu étais un papy en pleine forme. Quelques soucis par-ci par-là, tes yeux notamment ... mais rien d'alarmant : tu allais sur tes 85 ans, quoi de plus normal ?

Et puis, il y a eu cette "gêne", cette  "boule", ce  "kyste" à l'aine. Une opération prévue, pour l'enlever. Mais le chirurgien n'a pas pu tout enlever, tu as perdu beaucoup de poids suite à l'opération, et le résultat de la biopsie est tombée : tumeur cancéreuse. Je me souviens de cet appel de Maman, le 18 avril. "Papy a un cancer".

Ensuite, tout a été assez vite ... et en même temps, le temps semblait tellement long ! L'évolution de ta santé a été rapide, mais la prise en charge me semblait interminable. Le 26 mai, je suis allée te voir à Mâcon avec ma maman. Je t'ai trouvé fatigué. Sur le canapé, je me suis assise à côté de toi. Je ne savais pas quoi te dire, mais je voulais être près de toi ... J'aurais voulu te prendre dans mes bras ... Je voulais te prendre en photo, te filmer, mais je n'ai pas osé ... Trop de pudeur, trop de timidité. J'ai été surprise de voir à quel point tu te fatiguais vite quand tu marchais. Début juin, tu as enfin commencé les séances de radiothérapie. Tu as été plusieurs fois hospitalisé, parfois à ta propre demande car cela te rassurait d'être à la clinique.

Le 12 Juillet, tu as eu 85 ans.
Nous avons mangé à l'appartement, il y a eu quelques larmes dans nos yeux, puis nous sommes venus te voir à la clinique l'après-midi, avec des petits cadeaux et des macarons, que tu as à peine touché. Au moment de nous dire au revoir, j'ai voulu te serrer dans mes bras, te dire "je t'aime", car je savais que c'était peut-être la dernière fois. Je n'ai pas réussi. Devant tout le monde, c'était trop dur. Nous ne sommes pas une famille très expansive, on ne manifeste pas beaucoup nos émotions et nos sentiments. A mon grand regret ! Car moi, j'ai toujours eu tellement envie qu'on se dise qu'on s'aime ! Mais j'avais si peur que les réactions ne soient pas à la hauteur de mon enthousiasme, que j'ai fais comme eux, et j'ai tout déposé dans un petit tiroir à l'intérieur de mon cœur, bien contenu, bien cadenassé. Ce 12 Juillet, je t'ai vu pour la dernière fois. Un soir de début septembre, Papa m'a appelée, pour me prévenir que tu avais été à nouveau hospitalisé et que cette fois-ci, le personnel médical ne te donnait plus que quelques jours à vivre. Toute la semaine, j'ai été suspendue à mon téléphone, craignant un appel de ma maman. C'était juste avant de fêter mes 30 ans. C'est d'ailleurs pile ce soir-là que tu es parti, le samedi 12 septembre, mais je ne l'ai su que le lendemain, Maman ne voulant pas nous gâcher la fête. Je me souviendrais toute ma vie de ce 13 septembre 2015, jour où j'ai appris la mort de mon premier grand-parent. J'ai pleuré dans les bras de mon frère, de mon chéri, de mes amis les plus chers. J'ai eu cette chance d'être extrêmement bien entourée, à ce moment-là, puisque nous étions tous réunis dans un gîte pour fêter mes 30 ans et que la plupart des gens n'étaient pas encore partis. Ma belle-sœur m'a serrée dans ses bras très fort ... et a été également réconforter mon frère, ce qui m'a énormément touchée ... Je crois qu'il en avait encore plus besoin que moi ...

Je ne verrais plus jamais ton sourire, je ne croiserais plus jamais la douceur de ton regard, sauf sur cette photo accrochée au dessus de ma tête, à mon bureau, et que je chéris tant. Chaque fois que je la regarde et que je m'y attarde, je me dis que j'ai du mal à croire que tu es parti pour toujours. Que je ne te verrais plus. Tu es si élégant sur cette photo ! Tu étais beau, mon petit Papy ! Tu étais la Gentillesse, un peu la maladresse, tu étais la Bonté. Personne ne peut dire le contraire. Tu étais et resteras à jamais mon gentil Papy.

Où que tu sois, Papy, je te souhaite un bon Noël.
J'emporte désormais un peu de toi partout où je vais. Je t'aime.

J’ai écrit ton nom sur le sable,
Mais la vague l'a effacé.
J’ai gravé ton nom sur un arbre,
Mais l’écorce est tombée.
J’ai incrusté ton nom dans le marbre,
Mais la pierre a cassé.
J’ai enfoui ton nom dans mon cœur,
Et le temps l'a gardé.



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