Lettre à mon Papy ...

Mon Papy,

Je voudrais te dire à quel point tu as été un papy formidable pour moi. Grâce à toi, j'ai de merveilleux souvenirs d'enfance, dont je me souviendrais probablement toute ma vie. Je me souviens de St Vincent, du jardin, ce potager que j'aimais tant et dont tu prenais si bien soin. De tes haricots verts bien dodus, dont je raffolais et que je mangeais même parfois crus ! D'ailleurs, on me laissait toujours terminer le plat, c'était mon petit privilège. Mais aussi les petites mirabelles au fond du jardin, que l'on mangeait à même l'arbre. Et les groseilles ... Je me souviens quand tu me baladais dans ta brouette rouillée, et quand tu me racontais cette histoire le soir, toujours la même : Hello Kitty et le doudou perdu ...

Je passais une bonne partie de mes journées à guetter, discrètement croyais-je, les allers et venues de Mathieu & Bastien, les petits enfants des voisins. J'étais amoureuse de Mathieu, c'en était même pathétique, tandis que Bastien m'a confié, des années après, que lui était amoureux de moi. La vie est mal faite ! Je me souviens aussi des après-midi à jouer avec Aline, aux legos, aux playmobils, et à "Sandrine et Sandra", les jumelles séparées à la naissance ..!

Je me souviens aussi des parties de 1000 bornes, où l'on trichait un peu, souvent, et du Scrabble ! Tu m'aidais un peu, mais je préférais me débrouiller toute seule ! Je me souviens de la boite de bonbons Haribo dans le buffet, et du chocolat Milka pour le goûter. Les bouteilles d'Orangina, aussi.

Je me souviens quand on allait jouer dans la cour de l'école, déserte pendant les grandes vacances. J'avais toujours un peu la boule au ventre, pensant qu'on n'avait pas vraiment le droit de rentrer ! J'ai toujours été une grosse trouillarde face aux interdits. En réalité, je crois qu'on avait tout à fait le droit d'y aller, et que c'est toi qui mettait en scène tout ça ! :-) Je me souviens de "Benoît" et de ses 4 doigts, installé devant cette école pour faire ralentir les voitures.

Je me souviens des promenades, de la "petite" et de la "grande" rivière, des mûres que l'on ramassait sur le bord de la route, et surtout de la marche populaire du week-end du 15 août, au départ de la Canillote. J'aimais tellement la faire, cette marche ! Une vraie fête, pour moi ! Et puis, il y a eu tous mes anniversaires, ou presque, fêtés dans cette maison ...

Tu me demandais souvent comment ça allait à l'école, les études, c'était important pour toi. Et je crois que tu étais très fier de mes bonnes notes.

Et puis je me souviens de ta casquette bien sûr, qu'on s'amusait à te piquer tout le temps ... C'était notre jeu préféré ! Un jour, Valentin ne s'est pas rappelé où il l'avait cachée, et tu as été obligé d'en acheter une nouvelle ..! Cette fois-là, tu n'étais pas très content, mais tu ne te fâchais jamais très fort ! Je garde dans mon cœur ta douceur, ta gentillesse, ton regard bleu plein de tendresse, et ton sourire plein de malice.

Merci d'avoir été, et d'être pour toujours, mon Papy René.

Je t'aime.

Ta petite Angélique.